Barbizon
Barbizon est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne en région Île-de-France.
Ses habitants sont appelés les Barbizonnais.
Barbizon est un des endroits mythiques de la peinture pré-impressionniste en France. Dès 1830, ce qui est encore un hameau de bûcherons accueillera en effet à l’auberge Ganne, tous les peintres qui viennent chercher l’inspiration auprès de la nature intacte. Plus tard, ils partagent leurs séjours entre Barbizon et Chailly-en-Bière, trouvant leurs sujets dans la campagne ou la forêt de Fontainebleau toute proche, peignant sur le motif.
Localisation
Les communes proches de Barbizon incluent Chailly-en-Bière à 2,2 km à vol d’oiseau, Saint-Martin-en-Bière à 2,7 km, Fleury-en-Bière à 4,0 km, Arbonne-la-Forêt à 4,9 km et Cély à 4,9 km1. Au-delà de Saint-Martin-en-Bière, on trouve les communes d’Arbonne-la-Forêt et Milly-la-Forêt.
Histoire
Coucher de Soleil de Théodore Rousseau, l’un des peintres de l’École de Barbizon.
Dès les années 1850, des étrangers de l’Europe entière, de Russie, des États-Unis, inscrits dans les ateliers parisiens, vont se joindre à leurs camarades français pour venir à Barbizon, à partir du printemps.
En 1867, l’hôtel Siron (actuel Bas-Bréau), appelé aussi de « l’exposition », car l’aubergiste a l’idée d’ouvrir une salle d’exposition pour les œuvres des artistes de passage, accueille une nouvelle clientèle de peintres et aussi d’écrivains, souvent étrangers, comme Robert Louis Stevenson par exemple, qui vont essaimer jusqu’à la fin du siècle à Marlotte, Grez-sur-Loing ou Moret-sur-Loing.
Ainsi, très tôt, le nom de Barbizon fut connu, plusieurs articles de L’Illustration eurent comme sujet des reportages sur l’auberge Ganne et ses décors peints par les artistes2.
Les artistes étrangers revenant dans leurs pays furent les meilleurs propagandistes de la vie à Barbizon, comme Ludwig Knaus et Albert Brendel en Allemagne, William Morris Hunt aux États-Unis, Jozef Israëls et Willem Roelofs aux Pays-Bas etc. Après 1875, les Français du noyau d’origine composé de Jean-Baptiste Camille Corot, Charles-François Daubigny, Alexandre-Gabriel Decamps, Narcisse Díaz de la Peña, Jules Dupré, Charles Jacque, Jean-François Millet, Théodore Rousseau, Constant Troyon disparurent2. Mais, depuis 1863, la jeune génération de Claude Monet, Auguste Renoir et Alfred Sisley avait fait le pèlerinage en forêt de Fontainebleau, sur les pas des anciens, ceux de l’École de Barbizon, pour prendre la relève et créer une nouvelle vision de la nature. Ce n’est qu’en 1890 que le nom d’École de Barbizon fut attribué au groupe des anciens, à la suite de la parution à Londres du livre de David Croal Thomson, intitulé The Barbizon school of painters.
Il n’y avait alors plus beaucoup de peintres à Barbizon, mais plutôt des écrivains, des philosophes, des chanteurs et des comédiens : Jean Galtier-Boissière, Gabriel Séailles… Les hôtels et les restaurants s’étaient multipliés par dix et les touristes affluaient, un petit train les amenant directement à Barbizon depuis Melun. Chailly-en-Bière est jusque-là le seul bourg important, il possède une mairie, une paroisse, un cimetière et tous les commerces utiles à la vie des mille habitants qu’il compte. Barbizon n’est qu’un hameau où loge une population pauvre de moins de 300 habitants, de journaliers et de bûcherons pour la plupart. C’est à Chailly-en-Bière que s’arrête la diligence à l’auberge du Cheval Blanc, qui est le relais de poste. Les visiteurs de la forêt de Fontainebleau vont donc naturellement s’arrêter à Chailly-en-Bière ou à Fontainebleau car ils pourront y être nourris et logés2.
Le terminus du tramway de Melun devant l’hôtel de la Forêt. Cette ligne était exploitée par la société du Tramway Sud de Seine-et-Marne (TSSM) de 1899 à 1938.
À partir des années 1850, le chemin de fer permet d’accéder à Melun ou Fontainebleau encore plus rapidement, même s’il restait encore une dizaine de kilomètres à faire à pied pour arriver sur les lieux, avant qu’à la fin du XIXe siècle un petit train ne soit créé de Melun à Barbizon2. Ainsi, Barbizon supplante peu à peu Chailly, d’abord par l’affluence des visiteurs, mais aussi par la qualité de cette société cosmopolite de peintres, d’écrivains et de musiciens2. Et pourtant, cent ans plus tard, malgré le renom international donné à Barbizon par ses peintres, l’église au fond du tableau le plus célèbre de Jean-François Millet est celle de Chailly ; le père Chicoré, célèbre berger, immortalisé par Jean-Ferdinand Chaigneau, demeurait à Chailly-en-Bière. Barbizon conserve toujours le « chemin de messe » qui conduisait les Barbizonnais à Chailly, et enfin reposent côte à côte dans le cimetière de Chailly, les deux grands amis qui ont donné sa célébrité à Barbizon, Jean-François Millet et Théodore Rousseau2.
Cependant, le hameau de Barbizon va se transformer ; de nombreux hôtels s’ouvrent et des villégiatures à louer ou à acheter sont construites, tandis que Chailly reste une bourgade rurale, concentre tous les commerces et profite de l’apport des visiteurs de Barbizon. Barbizon se considère alors, comme la « vache à lait » de Chailly. La séparation administrative était devenue inéluctable, c’est la fin du vieux Barbizon des peintres, le hameau de Barbizon devient commune, à part entière, en 19032.